Le travail d’enseignant d’une matière permet
d’être à jour quant à l’actualité vécue se rapportant à la discipline mais pas
que, cela aide à rester présent en gardant contact avec son milieu voire même à
devenir vivace. Le sujet dont on dispense l’enseignement donne à réfléchir. Les
questions fusent à chaque détour d’un petit hic. On met en doute le savoir et on
se rend compte que rien n’est statique. De nouvelles notions jaillissent. Des
techniques inédites, aussi anciennes car démodées que nouvelles se mêlent.
Un maître conférencier en sciences ou autre, sera
toujours œil et oreille pour toute nouveauté
dans le domaine des découvertes, des technologies et des innovations à
tous les niveaux et reste à l’affût de toute publication qui tente d’apporter
une solution aux problèmes posés de son époque ou du moins, bien les élucider.
De même qu’un médiateur culturel qui se trouve
comme un pont entre des œuvres artistiques, le public d’un côté et les artistes
de l’autre, se voit à la croisée des chemins entre des courants novateurs, de pratiques
culturelles modernistes et de tendances, tentant de préserver la démocratisation
de la culture d’un côté et sa survie de l’autre.
Ou encore, un professeur de langue, dont la
tâche se veut de transmettre d’une manière horizontale, dans un contexte
d’échange et d’interactivité, certaines pratiques et utilisations de
l’expression linguistique ; mais qui est censé être à jour sur le contenu
de sa matière ou ce qui est à la base de tout enseignement et
apprentissage : l’information.
L’enseignement, la leçon, l’instruction,
l’apprentissage et autres façons de la transmission du savoir supposent à la
base un document vivant, lequel est chargé d’information. Un contenu qui
questionne le savoir initial de tout apprenant, le confrontant à la
problématique que cela pose et l’obligeant ainsi à douter, et par conséquent à
penser autrement et à émettre de nouvelles hypothèses qui le feraient sortir de
la situation de blocage, quitte à trouver une issue moins évidente à première
vue mais qui peut s’avérer enfin être la grande sortie, la meilleure
alternative ou l’unique qui puisse sauver la mise.
Ainsi, on ne peut avancer dans son acquisition
de savoir et sa pensée sans revenir à soi. On ne pourrait apprendre sans se
demander si « je le savais déjà ou non ? ». On ne pourrait résoudre un problème
quelconque si l’on n’interpelle pas sa mémoire et ses expériences personnelles
de la vie. L’on ne peut évoluer dans son écosystème globale (psychologique,
environnemental, sociétal, etc.) sans partir de soi. De ce qu’on sait, de ce
qu’on fait, de ce qu’on ressent, de ce qu’on pense, bref de ce qu’on est.
Alors, ne serait-ce pas l’essence de toute
méthodologie d’appropriation de connaissances nouvelles et d’avancée
humaine ? Si. Mais ça serait sans
compter avec la complète interaction avec le cadre et l’espace qui environnent
!
De plus simples exemples aux compliqués.
L’individu a appris à changer lui-même dans la
mesure où il se met à l’évidence que le monde qui l’entoure ne peut s’adonner à
sa volonté et que, dans les cas bien forcés, la conséquence résulte plus
conflictuelle voire dramatique. Les exemples à ce sujet ne manquent pas
(réchauffement climatique quoique discuté, pollution industrielle, maladies nouvelles,
pandémies virales incontrôlées, etc..). Quoique vous disposiez paisiblement et
avec beaucoup de tact et de doigté un verre sur une table entourée par
d’autres, pourrait ne pas correspondre à leur manière d’organisation ou d’art de
table. De même vous demanderiez aussi gentiment que poliment à quelqu’un assis
devant vous, vous empêchant de voir au cinéma par exemple, de ne pas trop
bouger, et vous écouterez sans doute ce qui ne vous plairait pas. La seule
action où l’on ne prend pas de risque est de contrôler plutôt ce qui se passe
en soi !
Ce à quoi on pense.
Mais, force est de constater que de nos jours,
l’intelligence n’est plus seulement l’apanage de l’être humain. Ne parle-t-on
pas de l’ IA (Intelligence artificielle) ?
Et voilà un contenu, une information ou un
thème qui bouleverse tacitement et lucidement notre manière de vivre, à
considérer les domaines touchés par ce monde d’« algorithmes » comme on le
définit simplement ou d’« informatique cognitive » comme on
préfère l’appeler en marketing par exemple.
Cette imitation de l’intelligence humaine qui
fait exciter les scientifiques et enthousiasme les chercheurs mais qui suscite
beaucoup de craintes chez les plus érudits, fait encore l’objet de doute quant
à la capacité humaine à rester maître de la situation ou viendrait-il un jour où
on assisterait à un point d’inflexion et de non-retour, dans les cinquante
années à venir selon « Stephen Hawking » pour ne citer que
lui, où la vision fictionnelle portée par les productions cinématographiques hollywoodiennes,
littéraires ou philosophiques, porteraient le dessus quand la machine prendrait
les reines à la place de l’homme.
En tout cas le débat va bien loin. Si pour la masse,
les robots présents depuis belle lurette dans beaucoup de domaines, du médical au judicaire,
de l’éducation à l’industrie en passant par la gestion et la logistique, ne pourraient
développer une intelligence propre vue que c’est la projection de l’homme qui les
régit et par conséquent, toute appréhension est injustifiée, la cerise sur le gâteau
étant que l’homme est toujours capable de couper toute alimentation énergétique
qu’elle soit, à toute machine en cas de détresse et à n’importe quel moment ;
pour les savants par contre, une aptitude à déployer une certaine abstraction
(et donc un esprit !) n’est pas une hypothèse à éviter. Du moins dans les décennies à venir.
A ce sujet ne parle-t-on pas, si l’on fait sa
petite recherche pour comprendre le jargon de l’« IA » et tous les termes
et mots techniques qui s’y rapportent, du double apprentissage de la machine selon
qu’il est « supervisé » (aidé par la programmation de l’homme) ou
« non supervisé » (la machine se débrouille d’elle-même à force
de la répétition !) ?
Ne parle-t-on pas de « machine learning »
selon quoi l’ordinateur peut s’améliorer grâce à l’apprentissage ?
Ou de « réseau neuronal » inspiré du
cerveau humain pour la reconnaissance d’images ou de voix ?
Ou encore le « deep leraning » ou l’apprentissage
profond selon quoi, le robot peut reconnaître et différencier des photos d’animaux
par exemple. Et pour finir le « data mining » qui permet à « l’esprit
robot » (si je me permets le terme !) de traiter de grosses données
pour justement faire ressortir des corrélations, des modèles et prévenir des
tendances futures !
A ce niveau et, toute réflexion faite, en
prenant ses distances avec toute démêlé, et en laissant la science apporter
plus de lumières dans sa lancée, qui élimine toutes théories infirmées et garde
celles confirmées selon les expériences et les corroborations mondiales, l’attention
est dirigée plutôt vers la manière de traiter le « document », l’information. Il se trouve finalement que, le chercheur,
pour interpréter adéquatement les résultats de ses épreuves, est confronté à
bien définir les termes et les notions. Parler d’intelligence « artificielle »
ou d’informatique « cognitive » évince le problème posé. La problématique requise
par le « document » support ! : C’est quoi déjà une intelligence ?
avant de la qualifier d’artificielle ou autre.
L’homme est séparé de l’animal dit-on pour son
intelligence, laquelle a été acquise à une certaine époque de l’évolution ayant
permis à cet humanoïde de faire preuve d’« abstraction » et par conséquent
de développer un « esprit », une « conscience ».
Au cours de notre processus d’avancement, l’homme
s’est développé d’une manière intrinsèque. En cherchant à comprendre des
phénomènes extrinsèques, il était obligé d’améliorer des aspects de son être et
de son physique.
Pour apprendre et faire transmettre ses
connaissances il a appris à développer ses capacités intellectuelles,
émotionnelles, physiques et psychiques.
Au tournant actuel de l’ « IA », on
se posera de profondes questions justement pour définir ce qu’est « un
esprit », d’expliquer ce qu’est une « conscience » et de là à déterminer
ce qu’est une « intelligence » notions strictement humaines, de telle
sorte que, pour répondre aux questions imminemment posées par l’ « IA »
et les appréhensions qui accompagne son progrès et sa lancé excitante, on
serait amenés à chercher à connaître les composantes de soi-même comme humain
et de son mode de fonctionnement.
C’est quoi l’ « abstrait » dont
est capable l’homme ? Quelle est sa nature ? comment le définir et son
mode de fonctionnement ? Une incapacité à y répondre équivaudrait à un
tourner rond ! Un cul de sac !
Plus on sera amenés à chercher à développer les
sciences et à progresser, plus on apprendra à se connaître dans notre essence
même.
L’avancée extrinsèque de l’homme lui correspond forcément une progression intrinsèque.
Et réciproquement, l’avancée vers soi, n’aboutirait-elle
pas à une meilleure compréhension de ce qui nous entoure ?
Alors, la question de la domination possible
de la machine à l’homme dans le futur n’est pas tentante, la science le prendra
en charge et y répondra tôt ou tard, autant que la question de non-stop du
perfectionnement de l’être humain voulant améliorer sa condition et son milieu
de vie est subjuguante.